Depuis plusieurs années, la question de l’accès aux droits se complexifie et se déshumanise notamment en raison de la fermeture des accueils institutionnels et de la montée en puissance de la dématérialisation. La Maison Solidaire, face à ces constats de plus en plus régulières, aborde depuis quelque temps déjà cette problématique par diverses actions.
Les permanences Coup de Pouce (temps d’aides aux démarches administratives accompagnés par des bénévoles), ont été mises en place en partenariat avec la MJC et l’Ulamir du Goyen en 2018. Parallèlement, un “Guide Coup de Pouce” recensant les différentes structures d’aide et d’accompagnement du territoire a été réalisé pour faciliter l’accompagnement des personnes.
Nous avons également développé des ateliers gratuits d’initiation au numérique (informatique, tablettes, smartphones…) dans le but de favoriser l’autonomie des personnes dans leurs démarches dématérialisées.
Mais l’ensemble de ces dispositifs combinés ne suffisent pas à rendre les droits accessibles à tous. Ils viennent soutenir à un instant T une démarche, résoudre une difficulté, sans proposer de solutions à long terme. Et ils ne s’adressent qu’à ceux qui en ont connaissance et font la démarche de les solliciter.
Mettre des rustines pour réparer la roue d’un vélo ne suffit pas si la crevaison est régulière. Il faut alors chercher la cause de ces crevaisons et y remédier.
C’est donc à partir de l’insatisfaction de la situation que nous avons souhaité aller plus loin dans nos actions. Faciliter l’accès aux droits pour tous, permettre à chacun d’y recourir : un objectif simple, mais un processus complexe pour y parvenir.
Pour cela, nous nous appuyons sur notre expérience en démarches participatives, pour transformer les “galères du quotidien” en forces collectives. La coopérative est née de cette volonté de lutter contre le non recours aux droits. La notion de coopérative n’est pas à entendre au sens de la structure juridique mais bien de la coopération entre les différentes parties prenantes : les ayants-droits, les associations, les institutions.
Le cœur de notre démarche en expérimentation se fonde à partir du vécu des habitants, du parcours des uns et des autres dans l’accès à leurs droits, pour repérer, concrètement et localement, les difficultés et situations insatisfaisantes. Car nous sommes convaincus qu’il n’y a pas plus concernés que les ayants-droits eux-mêmes pour définir les besoins réels et lutter ainsi contre le non recours.