Vendredi 25 septembre s’est tenu l’Assemblée Générale de la Maison Solidaire pour dresser le bilan de l’année 2019. Initialement prévue en avril, elle a du être reportée en raison du confinement.
67 participants étaient présents à cette soirée, dans le respect des gestes barrière. Ce moment a été l’occasion de revenir ensemble sur l’année 2019, de reparler du confinement et des actions qui ont été mises en place par la Maison Solidaire et son réseau de volontaires, et de mettre en avant celles qui sont nées suite à ce confinement pour répondre aux besoins des habitants. Le cap pour l’année à venir a été donné, toujours dans un esprit de coopérations avec les habitants du territoire.
Bonsoir à toutes et à tous, et merci d’être venus ce soir partager ce temps d’Assemblée Générale de la Maison Solidaire, qui se déroule dans un contexte sanitaire particulier, mais qui ne nous empêchera pas pour autant de de prendre le temps d’un échange convivial sur notre vie associative.
Avant de dresser le bilan de l’année 2019, nous tenons à partager avec vous une forte pensée pour ceux qui auraient eu plaisir et intérêt à être parmi nous ce soir, mais qui nous ont quitté bien trop vite : Francis Balut, Guy Abgral, Patrick Palud, Cathy Kergonan et Raymond Le Bris. Nous leur avons déjà rendu hommage individuellement, mais nous voulions saluer la mémoire une fois encore de nos compagnons de route, car ils ont été des fondateurs dans notre histoire collective. Nous partageons également une pensée chaleureuse pour leurs familles respectives.
L’année 2019 a, une fois encore, été particulièrement, riche en actions, en rencontres, avec de belles expériences, et des projets qui se sont concrétisés. La plupart des objectifs que nous nous étions fixés à l’issue de l’année 2018 ont été atteints, et nous pouvons en être fiers. L’exemple le plus marquant est celui de la Place des Possibles, qui a abouti, et qui structure aujourd’hui une part importante de notre action autour du lien social, de la convivialité, de l’alimentation et de la transmission.
La transmission ! En voilà une pratique bien ancrée à la Maison Solidaire, même si elle est à renouveler sans cesse. Car ici, rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transmet. Cela pourrait d’ailleurs venir orner le fronton de notre Maison. Et on peut en transmettre des choses : une recette, une astuce, un savoir, un savoir-faire, un objet, une partition, une graine, un souvenir, une émotion, une idée, une envie… un rêve.
La transmission, elle se fait sans condition, elle est intergénérationnelle, elle est gratuite, elle est utile et surtout, elle fait du bien, d’autant plus quand elle induit la réciprocité. Et c’est cela qui nous anime au quotidien, à travers toutes nos actions. C’est cette volonté de transmettre, donc de permettre d’acquérir, de se renforcer, et enfin de pouvoir transmettre à son tour.
Comment évaluer l’année écoulée : peut-être en regardant l’investissement des uns et des autres dans notre projet, qui se traduit par une forte hausse du volontariat, par l’implication de nouveaux venus et l’apport de nouvelles idées. Où en constatant une évolution dans les actions et services solidaires proposés, car rien n’est gravé dans le marbre ici, et les possibilités offertes sont toujours adaptées aux demandes et besoins des habitants et co-construites avec eux. Enfin, nous pouvons également regarder notre réseau de partenaires qui s’enrichi, qui se diversifie, avec qui nous imaginons de nouvelles collaborations.
Mais nous avons là une situation paradoxale : car malgré tout ce dynamisme, toute cette richesse humaine, malgré cette réelle mission d’accompagnement pour améliorer le quotidien jour après jour, et reconnue par bon nombre de partenaires, notre situation financière est toujours en péril et nous accusons, en 2019 encore, un déficit qui s’élève à 11 185€. Car le travail de réflexion autour de la « Recherche de financement pérenne et des ressources mutualisables » mené en 2019 à la demande de nos principaux partenaires financiers n’a pas abouti, repoussant encore d’une année les possibilités de trouver une solution concrète et durable.
Aujourd’hui, nous réitérons notre appel à une évaluation réelle de la place et de l’utilité sociale de la Maison Solidaire pour le territoire et donc des soutiens financiers légitimes pour le développement de ses actions
Plus récemment, nous avons tous vécu une période inédite, inconnue, oppressante. Le confinement qui a été décrété pour lutter contre l’épidémie du Covid-19 a bouleversé soudainement le quotidien de tous. Plusieurs d’entre vous étaient là, ce fameux soir du vendredi 13 mars où nous nous sommes résignés à fermer la Maison Solidaire et à suspendre toutes les actions en cours. Mais pendant la discussion, nous avons été unanimes sur le fait que nous ne pouvions pas tout arrêter et nous barricader dans nos logements sans se soucier des autres. Comment vont faire nos ainés s’ils ne peuvent plus sortir ? Et les enfants ? Et ceux qui vivent des situations déjà difficiles ?
Nous avions les outils essentiels pour continuer à assurer notre mission : une équipe bénévoles/salariés soudée et investie, et un réseau solidaire. Tout s’est organisé très vite et a évolué jour après jour pour tenter de répondre au mieux aux besoins des uns et des autres. Nous tenons à saluer une nouvelle fois l’engagement de tous ceux qui y ont contribué, à leur manière, en fonction de leurs possibilités. L’implication de nos deux salariés, Myriam et Tugdual, a été essentielle dans la coordination de tous ces engagements.
Cette triste période démontre la force de réaction, d’intervention et d’adaptation de la Maison Solidaire. La proximité et la connaissance du territoire et de ses habitants, l’appui du réseau, ont été déterminants dans notre capacité à nous mobiliser et à agir pour le bien collectif. La production du livret « Un confinement Solidaire à Douarnenez » nous a permis de garder la mémoire de cette « expérience » inédite et de mettre en évidence des problématiques qui ont été accentuées lors du confinement.
Là encore, nous observons une situation paradoxale : pour affronter une période difficile, on nous demande de s’enfermer, de s’isoler, de respecter une « distanciation sociale ». Tout le contraire de ce pourquoi nous existons. Mais nous avons pu démontrer que les convictions, la force de l’engagement et le souci de l’autre sont les armes de la solidarité. Et nous pouvons plus que jamais donner un sens à ces deux mots qui nous réunissent ce soir : MAISON, qui doit continuer à être commune et ouverte à tous et SOLIDAIRE pour s’entraider et agir ensemble pour un mieux vivre partagé.